Quelle agitation au sein de Sainte-Mangouste. Apparement, un malheureux sorcier avait réussit l'exploit de faire explosion la potion qu'il était en train de préparer chez lui. Le problème n'était pas là. Si encore il l'avait fait comme tout le monde, chez soit, dans un laboratoire protégé. Mais non. Il avait fallut que l'homme habite en quartier moldu et qu'il ai "oublié" de mettre des protections sur sa maison. La terre était pleine d'imbéciles il n'y avait pas le moindre doute à avoir. Aussi, sa décoction particulièrement dangereuse avait réussit à blesser un groupe de moldus passant devant chez lui à ce moment-là. Bien évidemment, ils n'avaient pas seulement été blessés par des éclats de verre provenant des fenêtres qui avaient été soufflées, mais aussi par la décoction en elle-même. Ainsi donc le service où Violet travaillait avait hérité de tout un groupe de moldus complètement perdu qu'ils avaient pour tâche de soigner dans l'urgence tandis qu'un groupe d'oubliator leur avait été envoyé pour nettoyer la mémoire sacrément abîmée des malheureux une fois les soins terminés. Quelle vie. Mais quelle vie. Jane n'en revenait pas parfois. Se voir là, aujourd'hui. Oh bien sur, pendant des années elle avait pensé à vivre une telle vie. A vivre ses rêves. Et maintenant... il fallait dire qu'elle avait réussit bien au-delà de ses attentes, enfin, il ne fallait pas être regardant de sa vie privée, mais sinon, sa vie était parfaite.

Pour autant qu'elle savait, ses parents ne se battaient pas et ne l'avait jamais battue. Oh certes, son père était légèrement, comment dire, fou. Il fallait croire que ce qu'il avait pu voir de sa vie d'Auror avait suffit à lui griller un certain nombre de connexions synaptiques mais en-dehors de ça, sa présence était tout à fait tolérable. William Thompson parvenait même à être un père modèle par moment, soutenant sa fille aînée du mieux qu'il pouvait. Il fallait dire que l'homme avait réussit à se faire aimer d'une moldue à qui il avait du cacher pendant quelques années son statut de sorcier. Il n'était donc pas si stupide que cela, pas si fou non plus. Enfin, cela avait empiré avec les années. La mère de Violet, Elizabeth, était elle de famille moldue. De cette famille, Violet n'avait connu que sa grand-mère qui l'avait quittée alors qu'elle n'était qu'adolescente. Paix à son âme. Elle avait été une sorte de guide pour elle, et elle avait toujorus adoré l'écouter lui parler de tout, de la vie et de l'amour en particulier quand elle n'était qu'enfant. Le Prince Charmant. C'était de cela qu'elle lui parlait le plus souvent et Violet avait fini par y croire. Néanmoins, elle devait bien avouer que même aujourd'hui, à 28 ans, elle ne l'avait toujours pas trouvé. Mais il existait probablement, sinon pourquoi Emma lui en aurait-elle autant parlé ? De toute manière, il existait. La preuve, son frère qui n'était pas un saint pourtant faisait un parti tout à fait potable pour les filles de son âge. Alors elle trouverait, un jour. James avait huit ans de moins qu'elle et elle ne l'avait que peu connu étant enfant, leur âge les empêchant de développer une véritable complicité, mais, comme pour tous les autres membres de sa famille - qui n'étaient pas nombreux en réalité - elle l'aimait profondément.

En soignant la tête ensanglantée d'une jeune fille d'une dizaine d'année, Violet se rappela soudainement de son entrée à Poudlard, et de ses débuts dans la magie. Oh, la première chose qu'elle avait réussit à faire avait été d'envoyer valser une cuillère pleine de confiture sur la tête de son père. Pas le moment le plus glorieux de son existence mais elle en avait rit toute la soirée, et au final, William avait été heureux de voir que sa fille était comme lui, une sorcière. Comme tous les autres - ce qu'elle apprit plus tard - elle reçut le jour de ses onze ans une lettre au sceau de Poudlard. Elle était restée de longues minutes à observer le parchemin jauni, se délectant d'avance de ce qui lui serait annoncé à l'intérieur de la missive. Poudlard donc. La liste de livres donnés était particulièrement longue et cela lui avait donné un sourire encore plus large que celui qu'elle arborait ce jour-là. Elle allait pouvoir lire, des heures durant. Oui car Violet avait toujours aimé lire. Sentir l'odeur si particulière d'un ouvrage oublié pendant des années, entendre le bruissement des pages sous ses doigts, découvrir des mots enchanteurs seconde après seconde... Tout dans la lecture lui convenait à merveille. C'est donc en toute logique que quand vint le jour de se rendre dans son école, la jeune Violet fut envoyée par le Choixpeau à Serdaigle. Une maison pour les "sages" et "réflechis". Fait amusant, elle pouvait aisément se rendre compte au vu de la monotonie de sa vie présente qu'elle était toujours ainsi.


Ses années à Poudlard avaient été bien plus calmes que cette salle de l'hopîtal sorcier. Elle n'avait jamais réellement cherché à se faire d'amis, et les autres l'avaient toujours évité car la jugeant trop plongée dans ses pensées. Oh bien sur, si l'on requérait son aide elle accourait, mais elle pouvait aussi garder des rancoeurs particulières envers certains. Malgré tout, elle avait été une sorte de fantôme, brillant dans ses études, du moins en potions et en sortilèges, alors qu'elle avait pleinement abandonné l'Histoire de la Magie. La "matière la plus barbante qui ai jamais existée", selon elle. Quoique. De son souvenir, cette période n'avait pas été toute rose. Le Lord avait formé son armée et jour après jour la tension montait. Son père d'ailleurs divaguait de plus en plus chez elle, et petit à petit, elle avait perdu le contact avec lui. Parfois elle avait de ses nouvelles par le biais de James mais.. ce n'était plus comme avant. Tant pis. Ce n'était pas si important. La seule chose qui comptait était son avenir. Et trouver l'homme de ses rêves, mais cela passerait en seconde position. Elle obtint ses Buses et ses Aspics sans trop de difficultés et ensuite, elle de se lancer dans la vraie vie. La vie qu'elle menait à présent.

Ah si, il y avait tout de même eut un evènement important entre la fin de ses études et sa sortie de Poudlard. Elle s'en rappelait maintenant. De tels accidents arrivaient souvent à l'époque du Seigneur des Ténèbres et tout le monde en connaissaient la cause. Et justement, par un miracle, le jeune Potter avait réussit à venir à bout du plus grand Mage Noir de tous les temps. Elle ne comprenait pas comment le fils de deux des plus célèbres lions que l'école ai compté avait pu parvenir à cela, mais soit. Elle l'acceptait comme un fait. Le Lord n'était plus et la vie pouvait être rose. Elle avait obtenu grâce à ses bonnes notes et autres appréciations une bourse pour poursuivre ses études à Sainte-Mangouste, la plus prestigieuse école de médicomagie du pays. La suite ? Elle était simple. Elle s'était appliquée, elle avait étudié, d'arrache-pied. Elle avait tout fait pour ne pas lâcher son espoir, son rêve. Obtenir ce titre de médicomagie. Bien évidemment, elle avait rencontré plus d'un homme entre temps. Mais elle ne parvenait jamais à rester avec eux. Trop décevants. Et aucun n'avait réussit à faire battre son coeur suffisament longtemps pour qu'elle en souffre réellement. De simples et vulgaires détails de sa vie donc. Elle se retrouvait donc seule, à faire des pansements dans l'hopîtal et seule à rentrer chez elle le soir, un livre à la main sous ses couvertures.

Une fois encore, elle avait décroché son diplôme avec mention et après avoir discuté de longues heures avec son ancien maître de stage, elle avait finit par obtenir une place à Sainte-Mangouste. Une place excellente, du moins, à ses yeux. Certes, le salaire n'était pas vraiment à la hauteur de l'intérêt qu'elle portait à son travail, mais ce n'était pas le plus important. Elle avait toujours été plutôt loin de ces considérations matérielles. Son temps se divisait en deux. D'un côté elle effectuait des soins divers au service des urgences de l'hopîtal, comme ce soir, et d'un autre, elle travaillait dans le laboratoire de recherche de son ancien maître de stage, Paul Higgins. Elle l'appréciait profondément et même si elle savait que parfois dans son regard elle pouvait lire quelque chose qui la troublait, elle préférait l'ignorer. Il n'était pas un homme pour elle. Et elle préférait fuir son bureau qu'affronter une discussion qui serait douloureuse très certainement. C'était aussi un de ses problèmes avec les hommes : la timidité, la peur de souffrir, la peur de s'engager. Alors elle s'était construite un cocon. Elle évitait de les voir, ou du moins, le plus rarement possible, et ce avec l'aide de son caractère pour le moins... intriguant qu'elle pouvait avoir. Ah oui, bien sur, certains à Poudlard l'avaient pensé profondément folle. Fait qu'elle n'avait jamais réfuté, trouvant cela profondément amusant, et affligeant à la fois. Juger sans connaître. Elle, elle ne le faisait jamais. Sauf quand bien sur, comme pour ce moldu qui avait le regard un peu trop insistant sur son décolleté, elle pouvait juger une personne comme détestable en un regard.

Elle s'autorisa un soupir au milieu de l'agitation ambiante. Pour une fois, elle aurait préféré accepter l'invitation d'Albus et passer la soirée à Poudlard. Un fait important dans la vie de Violet en réalité qui n'a pas encore été cité. Peut-être l'activité dans laquelle elle prend le plus de plaisir en réalité. Elle avait été mandaté par le Directeur pour donner un cours de médicomagie optionnel à Poudlard, une fois par semaine, aux quelques volontaires passionnés qui voulaient bien s'y rendre. Le cours s'annonçait réellement épanouissant, même si elle se demandait comment elle réagirait face à ses anciens professeurs et nouveaux collègues. Oh certes, elle avait appris qu'elle n'était pas la seule aux alentours des trente ans qui enseignerait - Lupin et Rogue n'avaient que cinq ans de plus qu'elle - mais ça ne la rassurait pas plus que cela. Elle n'avait jamais vraiment été proche des élèves plus âgés qu'elle à Poudlard et elle redoutait quelque peu leur réaction à son égard. Vingt-huit ans, ça lui paraissait un peu jeune pour enseigner mais soit, elle avait accepté, elle ne pouvait plus reculer.

C'est sur cette pensée que la jeune brune remis tranquillement une mèche de cheveux derrière son oreille, laissant un fin sourire s'élargir sur ses lèvres, tout en faisant semblant de ne pas remarquer que l'homme continuait à la détailler du regard. Fait plutôt... agaçant. Elle avait beau savoir qu'elle avait des formes plaisant à la gente masculine, elle ne comprenait pas pourquoi ils pouvaient être aussi... peu dignes d'intérêt dans leur attitude. Après tout, elle était dans la moyenne, pas très grande, elle ne se trouvait pas non plus éclatante, bien qu'un de ses ex ait pu la qualifier de "rayonnante". Ca restait à prouver. Surtout dans un tel contexte. Nouveau soupir pour se donner du courage. Il fallait qu'elle y retourne, ces moldus ne se soigneraient pas tous seuls.