#. Eloge de la folie
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 Mémoires d’une enfant des siècles. { Validée.

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MessageSujet: Mémoires d’une enfant des siècles. { Validée.   Mémoires d’une enfant des siècles. { Validée. EmptyMar 9 Déc - 21:44



    Mémoires d’une enfant des siècles. { Validée. Prasen11

    ________________________ Ici repose son histoire.




    I/ Préface .

    ___ Le simple moldu qui était autrefois à la tête du glorieux Empire de France, Napoléon Bonaparte, a commencé son autobiographie par cette phrase : « Je ne suis pas un homme, je suis un personnage historique. » De la même façon, je commence la mienne par celle-ci :

    Je ne suis pas une petite fille, je suis tout à la fois votre plus beau rêve et votre pire cauchemar.

    Vous en doutez ? Vous ne devriez pas. Je vous souligne que suis le rejeton de Lucifer et celui de Satan. Combien d’entre vous savent que derrière cette amabilité naturelle, cet air innocent, ce minois d’ange égaré, ces boucles d’or, ces yeux dans lesquels se reflète le ciel, cette voix fluette, se cache un des démons les plus sanglants, manipulateurs et effrayants que ce monde ait vu naître ? Peu, je l’imagine, car tous ceux qui ont eu l’intime privilège de découvrir le véritable visage de cette parfaite petite poupée de porcelaine ont aujourd’hui soit une tombe gravée à leurs noms -ou du moins une fosse commune où reposer-, soit une place dans ma salle d‘exposition. Cette salle se situe dans le château de mes parents. Y sont placées dans des vitrines toute ma collection de poupées et surtout de femmes que j'ai goulûment mordu. C’est en quelque sorte ma salle de jeu : J’aime y passer du temps, y habiller les petites statues articulées et les cadavres qui m’appartiennent. Autrefois je me contentais d’un vulgaire coffre à jouets pour les ranger, mais elles sont à présent en trop grand nombre et certaines de mes dames de compagnie prennent peur en les voyant : Je suis contrainte, à regret, de les bannir de ma chambre...

    Je vous vois venir, tous autant que vous êtes. Vous êtes probablement déjà en train de vous dire que je ne suis qu'une pauvre petite qui a perdu l'esprit, manipulée par ses souverains : à cela je répondrais simplement que le pantin n'est pas toujours celui que l'on croit. Mon fleuve est certes bien loin d'être tranquille, mais j’ai eu plus de trois siècles pour apprendre à parfaitement y naviguer. Vous qui trouvez mon existence ennuyeuse, je suis certaine que le goût de votre précieux nectar vermeille sous mes papilles viendrait la pimenter.

    Spoiler:


Dernière édition par Maara E. Carlson le Mar 9 Déc - 22:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Mémoires d’une enfant des siècles. { Validée.   Mémoires d’une enfant des siècles. { Validée. EmptyMar 9 Déc - 23:56


    II/ Enfance d’une morte racontée par elle-même. .



    ___ Je viens vous conter mon existence, puisqu’à défaut de vivre : J’existe. Entreprendre de vous confier chaque instant de mon histoire serait un pari fou. Bien que chacune de mes minutes soit infiniment plus intéressante que l’ensemble de vos quelques années, je ne compte pas me lancer dans un récit exhaustif. De toutes manières vous seriez mort avant d’en avoir achevé la lecture. 312 ans d’Histoire follement passionnante, cela ne se néglige pas. Je ne mentirais pas, je n’en ai pas besoin. Mon dessein est tel que tout ce qui m’est arrivé est assez spectaculaire pour ne pas être embelli.

    S’il était un monde dans lequel le présumé destin n’existait pas ? Si tout ce qui arrivait n’était que le plus pur fruit du hasard ? Si l’ensemble de notre vie se jouait sur une partie de Poker au lieu de se jouer sur une partie de Tarot ? Le destin bat les cartes depuis La nuit des temps, mais c'est nous qui les jouons... Nous croyons conduire le destin, mais c'est toujours lui qui nous mène. Le destin est ce qui nous arrive au moment où on ne s'y attend pas. Si le destin est inévitable, pourquoi vouloir à tout prix l'éviter ? Telle est la question qu’aurait du se poser tout au long de sa vie la femme qui m’a enfantée, Aliénor Carlson.

    Je faisais autrefois parti de la noblesse... J’ai la mémoire défaillante. Je... Je descendais de la longue lignée d’Aristocrates anglais renommée à Londres, au « sang pur » comme ils disaient tous, à l‘époque … Les Carlson. Ah, cela remonte à si longtemps… Comprenez-moi! Je n’ai que peu de souvenirs d’enfance -à proprement parler-, mais en somme il me semble que j’ai connu les mêmes premières années que n’importe quelle autre jeune noble mortelle. Dans l’immense manoir qui était ma demeure, mes rapports familiaux ont toujours été extrêmement distants. Comme la convention l’a toujours voulue… Vouvoyer ses supérieurs, ne jamais parler d’eux avec un « elle » ou un « il », ne jamais hausser le ton… Je connaissais cela par cœur. C’est peut-être cela qui m’a rendue si fausse plus tard. Pour autant, je jure que je chérissais ces gens comme aucun enfant au monde ne l‘eût fait. Peut-être la convoitise de leurs étreintes aura fait grandir mon amour pour eux, et surtout ce besoin d’être constamment maternée.

    Je me souviens surtout du fait que ma génitrice était passionnée, si ce n’est dire obsédée par la divination. La famille dans laquelle je suis née possédait assez de Terres pour en vivre, ainsi mes procréateurs ont toujours eu le loisir de s’occuper inutilement. L’après-midi, tandis que Sir Carlson partait chasser le gibier avec ses chiens, Madame sa femme s’enfermait dans ses quartiers pour consulter ses cartes. Que pouvait-elle bien chercher, que pouvait-elle bien craindre ? Savait-elle déjà… Oui, savait-elle déjà à quel point ses deux enfants, les propres fruits de ses entrailles, tourneraient mal ? Et savait-elle déjà comme son âme et celle de son époux en seraient à jamais dévastées ? Cet isolement était-il une forme d’exil pour ne jamais avoir à s’attacher à sa progéniture ? Toujours était-il qu’elle y restait longtemps, souvent des heures, nous laissant seuls, mon frère et moi, jusqu’au lendemain matin, jusqu‘au retour de Monsieur et la venue de ses cadavres, pauvres biches innocentes que nous mangions chaque midi, dans un silence de mort qui je dois dire me pèse encore. Le souvenir de ces regards méprisants, suspects, échangés à table m’est toujours désagréable. Je dois dire que je n’ai jamais ressentis une quelconque chaleur émanant des deux êtres qui m‘ont donné la vie, ou du moins si un jour leur cœur a ressenti un quelconque sentiment pour moi, je ne m’en souviens pas, je ne m‘en souviens plus.

    Je ne me souviens pas non plus des périodes durant lesquelles j’ai usé de mes talents de sorcière, ou peut-être que je ne souhaite inconsciemment pas non plus m’en souvenir, comme tout le reste. Je sais que je ne suis allée à l’école qu’un an, et j’avoue n’avoir jamais eu l’occasion d’utiliser ma baguette ailleurs qu’entre les murs étroits de Poudlard. Je me rappelle de cela car Andrea, lui, passait le plus clair de son temps à pratiquer et me reprochait de ne pas m‘intéresser comme il se devait à la magie. Après tout qui sait, si j’avais étudié plus longtemps, peut-être aurais-je été aussi bonne ou même meilleure que lui, de neuf ans mon aîné.
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MessageSujet: Re: Mémoires d’une enfant des siècles. { Validée.   Mémoires d’une enfant des siècles. { Validée. EmptyMer 10 Déc - 18:25


    III/ Éternité est l'anagramme d'étreinte.



    ___ Ce soir là, il faisait un temps sombre et froid. La pluie battait les vitres du manoir de son bruit continuel et monotone. Le ciel semblait suivre les larmes qui coulaient sur mes joues rouges de colère. Monsieur et Madame avaient gagné la France, accompagnant le Duc de je ne sais plus quel comté jusqu’à la cour du Roi Louis XIV pour je ne sais plus quelle convention. Je passai une nuit de plus seule avec Andrea. Vous me voyez là dans mon plus bel état.

    « C’est elle! J’en suis certaine! Lui ais-je crié tout en sanglotant.
    - Calme-toi, voyons. Moi, je suis certain que tu l’as une fois encore laissée au salon. Dit-il, passant une main sur mon épaule, se voulant conciliant.
    - Non! Je l’ai déjà vérifié! Je te dis qu’elle l’a jetée dans la forêt!
    - Et pourquoi aurait-elle fait cela?
    - Parce qu’elle ne m’aime pas! Parce qu’elle sait que j’ai peur des bois. Vas la chercher, Drea! Vas la chercher, s’il te plaît!
    - Tu en as des dizaines d’autres, nous irons la chercher demain matin.
    - Non! Je n’arriverais pas à dormir sans elle! Elle est différente des autres! J’y tiens!
    - Je dormirais avec toi…
    - Puisque je te dis que non! Je veux ma poupée! Je l’exige! »


    Mon frère a toujours été un gentil garçon, il a toujours pris à merveille soin de moi et a souvent cédé à mes caprices d’enfant gâtée, tout comme ce vendredi. Il m’arrivait quelques fois de m’en vouloir d’être aussi égoïste avec lui, mais au fond il sait que par-dessus tout je l’aime, et que je tiens à lui. Il était aussi un compagnon de jeu extraordinaire, et rendait tout ce qui était déplaisant ou ennuyeux, amusant.

    Après avoir essuyé mes larmes avec son mouchoir, il me prit sur ses épaules et baguette en main prononça
    « Lumos! » de vive voix avant de nous entraîner entre les pins du domaine. Il me secouait joyeusement, je ne saurais dire si c’était pour se rassurer en écoutant mes rires ou simplement pour que j’évite de lui écraser la nuque avec les jambes, mais je peux affirmer qu’il le fit jusqu’à ce qu’enfin on retrouva ma petite Pieroti, le plus beau de tous mes jouets, celui qu’oncle John m’avait rapportée de son voyage à Venise.

    « Tu vois, je te l’avais dit! Lui ais-je répété tout en serrant contre ma poitrine ma poupée aux yeux de verres et à la peau de cire, couverte de neige déjà à moitié fondue.
    - Elle voulait te taquiner, elle n’est pas méchante, Marie-Yvonne.
    - Si, elle l’est! Je le dirais à sa mère et elle la punira!
    - Tu ne crois pas qu’elle se fait assez battre comme cela?
    - Non! Elle a pris ma poupée, regarde comme elle est sale, elle n’a plus de chapeau, à présent elle ressemble à une catin… Mavonne mérite la guillotine!
    - Bon.
    Il prit une pause marquée avant de me reprendre sur ses épaules reposées. Le dîner ne va pas tarder à être servi, rentrons. »

    Andrea se retourna sur lui-même. Un hennissement aigu se fit entendre. Brandissant sa baguette toujours ensorcelée vers le cri animal qui s’était arrêté, il illumina une scène qui me pétrifia : Un homme, assez jeune, s’était jeté au cou d’une belle et à la fois triste licorne immaculée.

    « On… devrait s’en aller… Lui ais-je murmuré.
    - Ne fais surtout aucun bruit. Tais-toi. M’a-t-il soufflée, sur un ton qui se voulait encore plus bas que le mien. »

    Il recula lentement, alors que je ne parvenais pas à fermer les yeux ou à retenir ma respiration. Certes, j’espérais que celui qui était au sol ne nous entendrait pas, mais il me fascinait inexplicablement… Tout un tas de questions me venaient, et, comme la bonne enfant que j’étais, je ne parvins pas à me contenir.

    « C’est quoi, à ton avis?
    - Je t’ai dit de te taire, Maara! »


    La parole de trop. L’inconnu quitta aussitôt la bête infortunée, à présent morte, à une vitesse impressionnante. Andrea eu le réflexe de me faire descendre et de me cacher derrière lui tout en me tapotant le dos pour me faire discrètement partir. Une voix rauque coupa ses mouvements :

    « Laisse-la fuir. De toutes façons, je la retrouverais bien un jour.
    - Vas t’en, Maara.
    Mon aîné se retourna et chuchota. Ne me pose pas de question. Rentre au manoir, fais envoyer un hiboux à Versailles. Écris à nos parents de revenir s’occuper de toi, demande à Marie-Yvonne de t‘aider. »

    Choquée, je n’arrivais pas à répondre quoi que ce soit. Sans plus attendre, je me mis à courir, et à courir encore, jusqu’à m’arrêter, à bout de souffle, tenant toujours contre moi ma Pieroti, humide à cause de la neige fondue mêlée à mes larmes. Je ne savais pas où j’étais, mais je savais que pour être perdue, je l’étais, et que mon frère comptait sur moi, qu’il lui fallait à tout prix de l’aide. Avec le peu de forces qui me restaient j’ai continué à marcher, tout en fermant mes paupières trop lourdes pour rester ouvertes. Soudainement, j’ai senti de l’eau boueuse dans mes petites chaussures, et lorsque j’ai à nouveau ouvert les yeux, bérézina! Je me suis rendue compte que j’étais en train de m’engager dans un marais.

    Impossible de vous décrire ce qui s’est passé : J’ai perdu connaissance quelques secondes après. Le réveil a été le plus difficile, je ne comprenais plus ce qui m’arrivait. J’étais dans une chambre fastueuse mais sombre, je portais des vêtements d’un propre inatteignable. À mon chevet se tenait un couple au regard bienveillant que je ne connaissais pas encore, et mon frère, à l’allure indemne, sans même une égratignure, qui tenait ma poupée qui elle-même semblait avoir eu droit à une restauration des plus minutieuses. Malgré le lit bien chaud dans lequel on m’avait couchée, je frissonnais : Il me semblait que j’étais fiévreuse. Je n’arrêtais pas non plus de tousser, j’avais extrêmement mal à la poitrine, continuer de respirer était un supplice. Un homme qui avait un étrange outil autour du cou -comme celui qu’utilisent les médecins pour écouter votre cœur battre-, fit irruption dans la pièce, l’air grave. Je crois me souvenir qu’il a dit un mot compliqué, quelque chose comme Pneunimie, … Enfin, je ne sais plus trop non plus. Ah, si! Voilà : Pneumonie. C’était exactement ce qu’il a dit à la Dame qui devait être la maîtresse de maison, tout en me regardant de haut. Il a hoché à plusieurs reprises la tête de gauche à droite, a pris une mallette et est parti sans se retourner, après avoir serré la main de l’Homme et baiser celle de la Dame. Andrea, qui s’apprêtait à me parler fut coupé par cette même Dame :


    « Allons, mon ami. Abrégez son supplice et par la même occasion le votre.
    - Je ne peux pas. Ma Reine, c’est ma propre sœur. »


    Je ne comprenais pas pourquoi ils parlaient d’abréger nos supplices. Drea avait l’air pâle, lui aussi. Je ne l’avais jamais vu dans un pareil état. Peut-être était-il aussi malade ? Peut-être avait-il des infusions de plantes, ou un scalpel pour nous guérir ? Pourquoi diantre ne nous faisait-il pas de saignées ? La toux infernale m’empêchait de parler, j’étais obligée d’écouter sans mot dire ce qui se disait autour de moi. Celui qui devait être l'époux de la Dame bien pensante lui susurra quelques mots que même mon frère ne parvint pas à entendre. Une réelle conversation sembla s’établir entre eux, qui n’arrêtaient pas de m’épier comme des chasseurs à l’affût. La Dame se détacha de son époux et vint s’asseoir près de moi, me caressant avec douceur la tête. Sa main sur mes boucles dorées semblait être le remède à ma douleur, elle m’apaisait, me rendait même une agréable impression de chaleur, qui redoubla lorsque j‘entendis à nouveau sa voix mielleuse, et sentis son aura maternelle.

    « Tu souffres. N'est-ce pas, ma petite poupée? J’hochai la tête nerveusement en guise de réponse. Elle continua à me parler, me ramenant lentement contre sa poitrine assez généreuse. Ton ange t’a quitté, à présent tu dois aller le rejoindre. Elle me pressa de plus belle et épongea mon front de son mouchoir blanc. Tu as déjà tout d’une étoile, tu scintilles. »

    En guise de fond sonore j’entendais les sanglots de mon frère. Il devait décidemment avoir lui aussi bien mal. Cependant, moi, je ne ressentais déjà plus rien de cette Pneunimie ou que sais-je encore. Ma toux s’était arrêtée. J’avais l’impression de planer, comme si je venais de prendre une bonne dose d’Opium ou d‘Absinthe. Je riais aux éclats, presque comme une possédée. La Dame me berçait, j’y prenais le plus grand plaisir encore probablement jamais ressenti par quiconque : Telle la centaine d’orgasmes en cascade auxquels je ne goûterais dès cet instant plus que dans mes fantasmes les plus fous. J’étais en émoi, j’en étais convaincue : Je volais. Un immense sourire trahissait mon bien être, et il s’évanouit aussitôt les lèvres rouges de la Dame collées contre ma gorge à nouveau douloureuse. Je sentis des crocs acérés transpercer les vaisseaux qui entouraient mon pharynx. C’était comme si l’on me jetait du haut de la plus haute des falaises pour me faire tomber sur les plus épineuses des roserais. J’hurlai de douleur, mimant un nouveau né, j’appelais l’étreinte restée sauvage de ma génitrice. La Dame me donna son bras, je le mordis de rage, autant que le serrais dans mes poings tout ce à quoi je pouvais me tenir, sans faire attention à ce dont il s‘agissait.

    Bang. Tout à coup, tout s’arrêta. Pan. Comme un coup dans la pendule un instant devenue folle. Plus de bien être. Plus de mal être non plus. Juste moi, sur ce lit à présent carmin, avec ma poupée, mon frère hébété, la Dame qui m’avait guérit d’une façon peu singulière et son époux toujours autour de moi. Je n’étais plus que la moitié de moi-même. J’étais différente, je ne saurais bien vous l’expliquer. Comme un oiseau migrateur, la moitié de mon âme s’était envolée. Elle reviendrait peut-être un jour, qui sait, il me restait encore une foule, une éternité d'automnes à savourer... Ma préoccupation principale ? Mon estomac. J’avais faim. On m’apporta de quoi me rassasier. Je ne sais plus ce que c’était, ou même peut-être de qui il s’agissait, mais j’ai mangé à ma faim, et je n’étais au final plus seule avec Andrea, ce soir là.
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MessageSujet: Re: Mémoires d’une enfant des siècles. { Validée.   Mémoires d’une enfant des siècles. { Validée. EmptyJeu 11 Déc - 21:10


    IV/ Les anges ont eux aussi leurs diables, et les diables leurs anges.



    ___ Depuis le baiser virulant que je reçus de ma nouvelle Mère, ma Maîtresse, ma Reine, tout en ma personne était mort, tout était cadavre. Chair, habits, démarche… Seuls mes cheveux, ma peau et mes yeux me faisaient encore paraître vivante. Parfois, lorsque je ressentais que mon cœur aussi m’abandonnait, il me suffisait d’entendre un air qui, pour moi seule, avait des charmes secrets. Un air très vieux, languissant et funèbre, pour qui j’aurais donné tout Rossini, tout Mozart et tout Wèbre.

    C’est ce même air qui se joua, cette nuit là, sur le superbe piano à queue de mon Maître. Le sang coulait à flots, on le versait sur une imposante cascade de flûtes avant de le déguster. Les verres s’entrechoquaient, tandis que les éclats de rire dans les conversations fusaient. Quelle belle et grande famille, tous ces nobles vaniteux et ces bons bourgeois, tous ces inconnus venus pour mon frère et moi, venus pour célébrer le deux cent cinquantième anniversaire de nos vampirisassions.

    Comme à son habitude durant les festivités, oncle Vladimir fut le premier à sombrer dans l’ivresse. Maîtresse avait ordonné aux elfes de saouler de vin et de vodka les victimes qui nous seraient servies et j’en conviens, jamais auparavant je n’avais goûté à un sang si sucré, et si savoureux. Drea aussi semblait l’apprécier, et il l’apprécia d’autant plus accompagné de son rapprochement inopiné avec Katherine … Pour tout dire, ils finirent tous deux par s’abandonner à quelque plaisir purement sexuel…

    Pour m’occuper et me distraire, on m’avait dégotté deux petites têtes blondes. Avec eux, je me rendis aux cuisines ouvrir les quelques placards à ma portée : Les convives avaient déjà consommé toutes les drogues du manoir. En manque de bonbons, déboussolée, je fis signe à Jules et à Léon de me suivre jusqu’à l’étage. Des gémissements et des soupirs provenant des quartiers de mes Maîtres me firent comprendre que ce n’était pas le moment opportun pour réclamer des friandises.


    « Il fait chaud, vous ne trouvez pas les jumeaux ?
    - Si!
    - Très!
    Me répondirent-ils simultanément.
    - Je pense que nous ferions mieux de sortir prendre l’air.
    - Oui !
    - Excellente idée! »


    Je leurs souris. Ces deux petits orphelins m’amusaient, on eût dit qu’ils avaient été payés pour répondre « Amen » à tous mes dires.

    La nuit était froide, mais belle. Le ciel tout bleu, le vent très âpre. Il avait neigé tous les jours précédents, et la terre semblait couverte d’un grand linceul. Seul le vert des pins se détachait de la sinistre blancheur des champs.

    J’allais avec mes deux nouveaux amis sur les chemins du domaine, le gosier déjà bien rempli, le gosier peut-être même déjà trop rempli. L’air frais me faisait du bien. D’habitude, les De la fontaine ou mon frère m’accompagnaient, ils m’interdisaient tous de sortir seule de peur que leur précieux jouet se casse en croquant dans une vierge débile.


    « On va jouer à un jeu! Je m'arrêta sous un jeune arbre.
    - Ah oui ?
    - Lequel ?
    - Ne soyez pas si impatients... Vous êtes forts en orthographe ?
    - Non, on ne sait ni lire ni écrire.
    - Il va falloir trouver une autre solution pour jouer au pendu, dans ce cas…
    - Pour jouer au quoi?!
    - Tu veux qu’on joue aux exécutés ?!
    - Oui, vous serez mes bourreaux et je serais votre condamnée. »


    Ils tremblèrent comme des feuilles lorsque je leur demanda de m’aider à couper avec le glaive que j’avais pris à mon frère une des cordes qui tenait la planche de ma balançoire. Ils s’exécutèrent, m’enroulèrent à la suite une extrémité autour de la gorge, et firent de même avec l’autre extrémité qu’ils attachèrent du mieux qu’ils purent sur une branche basse. Deux coups de pieds dans le socle qui m’avait grandit, et c’était fait : J’étais pendue.

    Drea disait donc vrai. Lorsqu’on commence à suffoquer on semble perdre l’esprit, on est ailleurs. Au final, oui… C’était un peu comme les bonbons dont j‘avais été en manque. En état de strangulation avancée, tout autour de moi paraissait léger, et je ne remarquai pas même que mes deux bouffons prenaient la fuite, me laissant gémir à la fois de douleur et d’extase.

    Toujours dans mon état second, je vis une silhouette se former, et se rapprocher de moi… Tout à coup la silhouette encore assez indicible me toucha et manipula l’objet de ma perdition avant de me faire tomber lourdement au sol. Le choc à la tête fut violent et me ramena assez rapidement à la raison, bien que je restai encore quelque instants sonnée. Tout le ciel me semblait couvert d’un crêpe noir, la lune et les étoiles avaient disparu, et je ne voyais toujours dans la nuit briller que les deux lanternes bleues de cet imperceptible personnage.


    « Est-ce que ça va ? » Me dit une voix à la fois forte et masculine.

    Je ne parvins pas à parler. Tout en revenant à moi j’observais l’image celui qui m’avait tiré de ma voguerie se former. La vision n’était pas déplaisante, bien au contraire. Un beau jeune homme m’avait libérée de mes cordes. Je voulus lui sourire, mais au lieu de cela, je me mis à pleurer. Il me prit dans ses bras forts.


    « Hey, là… Il ne t’arrivera plus rien. Étrangement je me sentis réconfortée. Sitôt mes pleurs arrêtés il ouvrit à nouveau la bouche, et je remarquai ses deux canines brillantes. Que s‘est-il passé ? »

    Je ne savais trop quoi répondre, mais j’étais rassurée de savoir qu’il était des miens. Je me félicitais de voir un si beau Vampire. Un peu hésitante, je répondis d’une voix innocente :

    « On… On m’a pendue, et je n’ai pas su me libérer. Il semblait inquiet pour moi, et j’aimais cela. Il me pointa du doigt son étalon noir.
    - Monte avec moi, je vais te ramener chez toi. »

    Un sourire, enfin. C’était bien moi, Maara Elizabeth Carlson, qui souriait sans mentir à un homme autre que mon père ou mon frère. Je m’étonnai moi-même, mais qu’il était beau, ciel qu’il était beau!

    Sur le chemin du manoir, me tenant entre ses rênes et lui, riant :


    « Alors… Comme ça, tu vis à High Wycombe ?
    - C’est cela.
    - Et comment t’appelles-tu, demoiselle ?
    - Maara Elizabeth Carlson De la Fontaine. Vous ?
    Il eût du mal à me croire, je le sentais… Pourtant il répondit simplement.
    - Enchanté. Je m‘appelle Hank, Hank Stevenson. »

    Nous sommes arrivés assez rapidement jusqu’à la maison, et il a été surpris en voyant notre Reine se précipiter vers moi en me grondant d’être sortie sans son autorisation. Il a du se sentir bête de ne pas m’avoir cru, le pauvre. Enfin. Sa beauté m'a suffit pour lui pardonner. Pour le remercier de m’avoir ramenée saine et sauve, mon Maître le convia à notre réception, et nous devînmes amis.

    Il revint de nombreuses fois, et chaque fois qu’il admirait les formes de ma Maîtresse ou de Katherine, je maudissais tous les diables de l’Enfer pour ne pas avoir su faire de moi une femme.


Dernière édition par Maara E. Carlson le Ven 12 Déc - 0:03, édité 2 fois
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Regulus A. Black
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MessageSujet: Re: Mémoires d’une enfant des siècles. { Validée.   Mémoires d’une enfant des siècles. { Validée. EmptyJeu 11 Déc - 22:37

    Alors. Tout d'abord, re-bienvenue sur Eloge ! Wink

    Très belle fiche, simple, claire & efficace. ^^ Un personnage que j'ai vraiment hâte de croiser en RP !
    C'est donc avec plaisir que je te valide et te souhaite de bien t'amuser sur le forum avec Maara. =)
    (Wah, ma première validation de fiche, quelle émotion !)

    Pour le rang, j'avais pensé à « Méfiez-vous de Boucle d'Or », ou quelque chose du genre. Mais c'est vrai que An eternal doll n'est pas mal. Stan est plus doué que moi pour les rangs. xD
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MessageSujet: Re: Mémoires d’une enfant des siècles. { Validée.   Mémoires d’une enfant des siècles. { Validée. EmptyJeu 11 Déc - 23:11


    Re-merci !

    Quel honneur d'être la première validation de Crocs poncés!

    Le rang me va en tous cas ^^
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Violet A. Thompson
{ Fonda - Ex Piaf un peu folle sur les bord

Violet A. Thompson
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MessageSujet: Re: Mémoires d’une enfant des siècles. { Validée.   Mémoires d’une enfant des siècles. { Validée. EmptyVen 12 Déc - 19:48

Voilà la question du rang réglée xD
Enjoy yourself Maara =)
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MessageSujet: Re: Mémoires d’une enfant des siècles. { Validée.   Mémoires d’une enfant des siècles. { Validée. Empty

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Mémoires d’une enfant des siècles. { Validée.

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